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Affaire Jumonville

Le 29 mars 1754, 500 soldats Français partent en canoës du fort de la rivière aux bœufs pour édifier un fort sur la Belle Rivière (Ohio). Le 4 avril, à environ 10 lieues (40 km) plus bas de l'embouchure de la Rivière aux Bœufs, ils aperçoivent un fort anglais. "On envoya aussitôt un officier et un tambour avec une sommation au commandant de ce fort, dont la teneur portait en substance :`La surprise où étaient les Français de trouver les Anglais établis sur le bord de l'Ohio, rivière qui appartenait à la France : que sans doute cette violation du territoire ne s'était faite qu'à la sollicitation d'une compagnie de traite pour favoriser leur commerce avec les sauvages ; que quoi qu'il en fût le commandant, lui et sa garnison pouvaient se retirer très tranquillement sans autre délais qu'une heure, autrement qu'on serait obligé d'employer la force, de faire la garnison prisonnière et de détruire le fort' ". Les Anglais se rendent alors à la sommation et quittent le fort (qui n'était qu'une enceinte en pieux de bois), que les Français détruisent. Le 8 avril, ces derniers commencent la construction du fort Duquesne.
Ce fort est alors le plus éloigné des possession françaises du côté de l'Ohio. Il est presque achevé quand un détachement d'éclaireurs revient au fort annoncer que les Anglais s'établissent à 40 lieues (environ 160 km) dans la Virginie et forment des dépôts pour des magasins, probablement dans l'intention d'attaquer le fort Duquesne.
"Cette nouvelle détermina le commandant d'envoyer un officier avec une éscorte pour porter une sommation au premier officier anglais qu'il trouverait (...). Le 29 mai le porteur de cette sommation qui était le sieur de Jumonville, avec 34 hommes d'éscorte dont un interpréte", partis avec la sommation au général Anglais  de se retirer paisiblement avec sa troupe, sans quoi les Français se verraient forcés de les y contraindre par les armes.
Jumonville marche jusqu'au soir du 26 ou il doit camper à cause du mauvais temps. "Il n'était alors qu'à 2 lieues (environ 8 km) du fort anglais ou il dirigeait sa marche; le mauvais temps l'ayant maintenu toute la matinée dans son campement, il y fût découvert par des sauvages Iroquois qui allèrent aussitôt en prévenir les Anglais qui de suite se mirent en marche et le lendemain 27 au matin, ils entourèrent les Français au nombre de 60 tant anglais que sauvages, sans que les Français s'en fussent aperçus autrement que par une décharge de mousqueterie que l'ennemi dirigea sur eux. Alors le sieur Jumonville se mit en devoir de faire lire la sommation dont il était porteur. L'ennemi n'y fît aucune attention et par une seconde décharge le sieur de Jumonville et 9 des siens furent tués. Le surplus au nombre de 24 furent emmenés prisonniers et conduits à Winchester ou ils arrivèrent le 4 juin. Les anglais qui défirent le détachement français étaient commandés par le colonel Wasington qui commandait le fort anglais de la nécessité."

Un seul homme du parti français survécut car il s'était éloigné du campement pour ses besoins particuliers ; il retourna faire son rapport au fort Duquesne. Ce dernier fut confirmé deux jours après par des sauvages, puis par un prisonnier anglais qui arriva quelques jours après.