Le bois du chevreuil poursuivi par deux loups (mars 2012)

   La fin de l'hiver approche et la neige tarde pourtant à fondre en pays Abénakis. Un petit groupe de guerriers du Clan des Loups part en reconnaissance, au nord du village, afin de s'assurer que les terres du "Lac du Sault du Grand Hibou" sont toujours vierges de toutes tribus ennemies.
Le Clan prévoit en effet de s'y installer, plus tard, après avoir fait halte au plateau de la "vasque Turquoise" pour sa grande pêche printanière.                                                                                                                    
   La neige est encore dure et porte bien, aussi n'ont-ils pas besoin de raquettes pour se déplacer. Voilà déjà plusieurs lieues déjà que marchent les Loups. Arrivés près d'un torrent, ils sont accueillis par le vol majestueux d'un couple de gypaètes barbus, qui tournoie autour d'un sommet. Les guerriers prennent cela pour un présage de bon augure et décident de rendre grâce pour ce moment de plénitude.
   Après s'être désaltérés dans le torrent, ils reprennent leur marche et entrent dans la Forêt du Chevreuil poursuivi par deux Loups. L'ascension se fait plus délicate ; les pentes, par endroits libérées des neiges, offrent un sol meuble comme la tourbe. Le groupe arrive enfin sur un promontoire enneigé suffisamment plat pour y passer la nuit. Pendant que les uns prélèvent des perches pour le wigwam, les autres s'affairent à déneiger, avec les mains, un cercle de 3,5 à 4 mètres de diamètre. Bien que la structure ne soit pas encore complètement couverte d'écorce, ils allument un feu pour cuire la ration de cerf frais emportée du village. Enfin, après le repas, ils finissent l'abri dans lequel ils passeront la nuit au chaud et au sec.
 

   Le lendemain, après un peu de finger weaving, Oneracha et Kwani 8wdi partent jusqu'au Lac du Sault du Grand Hibou qu'ils trouvent inoccupé. Ce repérage est une mesure de sécurité avant de déplacer femmes et enfants,à  l'occasion de la Pentecôte, afin de baptiser les derniers nés. Sur le retour au bivouac,ils croisent la piste d'un chevreuil ; elle est encore très fraîche, mais le temps n'est pas aux loisirs de la chasse. Kchi mkazas-ak les attend au wigwam. Il a préparé un repas afin que tous reprennent des forces avant de repartir au village pour rendre compte au Conseil de leur excursion. Après ce substantiel repas, les guerriers démontent l'abri et reprennent alors leur marche.

Fin